La plateforme Taketna.tn a pour mission de publier toutes les informations sur le secteur de l’énergie. Elle comprend également des actions de sensibilisation à la rationalisation de la consommation de l’énergie.
Le programme de communication sur le secteur de l’énergie a été lancé mercredi 2 octobre à Tunis sous l’égide des deux ministères de tutelle, à savoir les ministères de l’Industrie et des PME et celui des Grandes Réformes. Un point de presse a été tenu, à cet effet, durant lequel les deux ministres Taoufik Rajhi et Slim Feriani ont donné une idée sur les objectifs de ce programme, mais également sur l’actuel état des lieux du secteur de l’énergie. Cette action de communication «Taketna» vise à garantir l’accès à l’information dans le secteur en toute transparence par les différents médias, notamment sociaux. On cite principalement la plateforme multilingue Taketna.tn et la page Facebook qui lui est annexée.
Garantir l’accès à l’information
Intervenant sur l’importance de la transparence dans ce secteur, le ministre des Grandes Réformes, M. Rajhi, a expliqué que ce programme est le couronnement du dialogue national sur l’énergie qui a eu lieu le 30 mai 2019, où les participants ont souligné l’impératif de la bonne gouvernance dans le secteur de l’énergie. «La bonne gouvernance passe par deux gages, en l’occurrence la transparence et l’accès à l’information. La plateforme Taketna.tn est un moyen de garantir cette transparence à laquelle tout le monde aspire. Elle contient toutes les informations relatives au secteur de l’énergie, y compris les contrats et les permis d’exploitation, les productions et les consommations nationales. On y trouve également des informations sur les mécanismes d’ajustement automatique et la fameuse opération de hegging. L’objectif de ce programme est d’assurer l’accès à l’information aux citoyens, professionnels, industriels et investisseurs étrangers », a-t-il déclaré.
Contribution à la croissance économique
De son côté, le ministre de l’Industrie et des PME, M. Feriani, a brossé le tableau des avancées réalisées jusque-là dans le secteur de l’énergie. Il a noté que la production nationale des énergies a connu une nette amélioration durant les derniers mois. Et d’ajouter que cette amélioration continuera avec un rythme soutenu grâce à l’entrée en exploitation des nouveaux gisements de Borj Al Khadra et de Nawara, outre la multiplication des sources de production des énergies renouvelables.
«En ce qui concerne les énergies renouvelables, la Tunisie pourra produire dès l’année prochaine plus de 500 mégawatts avec les tarifs les plus faibles en Afrique. Le total des investissements des projets retenus dans le cadre des appels d’offres pour la production de ces 500 mégawatts s’élève à plus de 1200 millions de dinars», a déclaré M. Feriani.
Il a également noté que le renouvellement du contrat du gazoduc qui relie l’Algérie à l’Italie générera des revenus annuels aux alentours de 700 millions de dinars durant 10 ans. Quant à l’investissement dans le projet Nawara, qui démarrera dans les quelques semaines à venir, il dépasse les 1,60 milliard dollars et permettra d’accroître de 50% la production nationale en gaz et de baisser de 30% son importation.
Cette performance contribuera à la baisse de 20% du déficit de la balance énergétique et de 7% du déficit de la balance commerciale. «Ces résultats contribueront de 2 à 3% à la croissance économique pour les deux prochaines années», a conclu le ministre de l’Industrie sur un ton optimiste.
Besoin d’un soutien politique
Le soutien politique, condition sine qua non pour la réforme des systèmes de subvention
S’exprimant lors du point de presse sur les réformes du système des subventions, notamment à l’énergie, M. Rajhi a expliqué que les réformes structurelles ont été mises sur la bonne voie. « Le pays a connu un véritable chamboulement», a-t-il souligné. Et d’ajouter que sur le plan pratique, certaines réformes piétinent encore. A ce titre, le ministre des Grandes Réformes a expliqué que les réformes sectorielles ont été bel et bien engagées.
Elles sont au stade de la recherche du financement. Il a précisé qu’une feuille de route comprenant tous les futurs programmes de l’ensemble des réformes horizontales, à savoir l’administration, les établissements publics et les systèmes de subvention, a été élaborée. Cependant, elle ne peut être mise en œuvre sans le soutien des partis politiques et des partenaires sociaux.
«Le système des subventions nécessite un appui politique. Il n’est plus admissible que le pays continue à dépenser 5500 millions de dinars pour des subventions universelles, dont tout le monde bénéficie, y compris les catégories sociales aisées», a affirmé M. Rajhi. Il a ajouté que les programmes de réformes des systèmes des subventions à l‘énergie et aux matières de base ont été élaborés en étroite collaboration avec l’Ugtt dans le cadre d’une feuille de route adoptée par un conseil des ministres en 2018. Toutefois, l’absence de soutien de la part des partis politiques empêche l’avancement de ces réformes, soutient-il. M.S.